UN CHANT D'AMOUR, 2004, 47’ « Le cinéma est en effet essentiellement impudique. Puisqu’il a cette faculté de grossir les gestes, servons-nous d’elle. La caméra peut ouvrir une braguette et en fouiller les secrets. Si je le juge nécessaire, je ne m’en priverai pas. » Jean Genet Cette programmation traite de la rencontre, mais plus encore de la non-rencontre, à l’instar du film de Jean Genet, réalisé en 1950 (et interdit jusqu’en 1975), qui place le spectateur dans le rôle du gardien de prison, épiant par l’œilleton de la porte les caresses onanistes du prisonnier vers son compagnon, dont il est lui-même séparé par un mur. Les films proposés travaillent principalement sur ce qui se situe dans cet échange. Ce qui est montré d’une œuvre abordant ce thème peut aussi bien dévoiler ce qui est là, comme ce qui manque. La solitude laisse libre cours à ce qui peut advenir. Sélection 2004 de la Brigade des images Sylvain Ciavaldini, La vie d’artiste : le succès, 2’57, 2003 Arnold Pasquier, La Notte, 3’28, 2003 Maike Freess, If I Were You, 7’02, 2003 Carine Doerflinger, Aquarium, 2'15, 2002 Karine Bonneval, Ich, 6’14’’, 2003 Anne Brégeaut, Ça va, 1’, 2004 Isabelle Ferreira, La vase, 1'15, 2004 Angelika Markul, Les Toc aux légumes, 3’35, 2004 Estelle Artus, Domestic Underground, 8’ 18, 2003 Alain K, Rocco K, 1’ 05, 2003 Frédéric Pompéani, My Way, 4’ 21, 2003 Anne Brégeaut, Aujourd’hui, rien, 25’’, 2004 Sandra Vanbremeersch, Et si demain…, 2’45, 2004 A SONG OF LOVE, 2004, 47’ “Cinema is indeed primarily shameless. As it can magnify gestures, why not explore that ability. The camera can open a fly and search for its hidden secrets. If I find it necessary, I will have no hesitation in doing it.” Jean Genet A SONG OF LOVE is about meeting, but moreover about not meeting, as is the eponymous short film by French writer Jean Genet, shot in 1950 (and forbidden until 1975). In this film, the viewer stands as does the prison guard, peeping through the prison door on a prisoner masturbating while thinking about his companion separated from him by a thick brick wall. The films in A SONG OF LOVE deal with what happens in this exchange. They can unveil what is present as well as what is missing. Loneliness opens up on what may become. |