Sélection de films courts Brigade des Images 2019
A Brigade des Images 2019 selection of short movies 
Selección de cortos metrajes de la Brigada de las Imágenes 2019 

Curator : Laurent Quénéhen


Comme chaque année la Brigade de Images réalise un appel à candidatures thématique.
L’optique est de laisser les salles ouvertes à tous les vidéastes, cinéastes, artistes.
Les thèmes abordés se frottent à l’actualité sans s’y noyer. Cette année la question de "La Lose"
semblait évidente tant les symboles de la réussite, du pouvoir et de l’argent sont agités
comme la queue de Mickey que l’on devait attraper dans nos manèges d’enfants pour gagner un tour gratuit.

Mais l’on est en droit de se poser la question : pourquoi faire ? 

En réponse des films plus ou moins courts, souvent drôles, tant
« l’ironie est ce qu’il reste à l’homme lorsqu’il ne lui reste plus rien » (Alexandre Soljenitsyne). Sur les bords de la Lose, on y pêche le temps qui passe. C’est une rivière aux courants profonds
qui vous entraine vers des rivages incertains, imprévisibles. On y croise Ophélie
et tout ceux que l’angoisse a mis de côté, mais aussi ceux qui se sont amusés de leurs ratages,
en ont joué parfois, sont allés jusqu'à le provoquer et se sont parés de leurs échecs tant la réussite isole.
On nous martèle à chaque instant qu’il faut gagner, travailler sans fin, devenir propriétaire, faire du fric, cotiser.
Dans cette course effrénée vers la fin, certains pataugent, deviennent des adeptes de la Lose,
quittent leur travail, oublient l’argent et les apparences extérieures de réussite.  Au pied du mur et sans objectif de rentabilité,
ils se mettent à lire, à créer, à vivre autrement, à vivre tout simplement. 

*

As every year the Brigade de Images makes a thematic call for applications. The aim is to leave the rooms open to all videographers, filmmakers, artists.
The topics addressed tackle actuality but don’t drown in it. This year the question of "The Lose" seemed obvious as the symbols of success,
power and money are waved like Mickey's tail that we had to catch in our children's rides to win a free ride.

But one may ask: what for?

The response lies in these short films, often funny. As Alexander Solzhenitsyn puts it:
"the irony is what remains to the man when he has nothing left ».
On the banks of the Lose, one catches the passing time. It is a river with deep currents that takes you to uncertain, unpredictable shores.
We meet Ophelia and all those who have been cast away by anguish, but also those who have amused themselves with their failures,
have played with it sometimes, have gone so far as to provoke it and adorned themselves with their failures because success isolates.
We are hammered every moment that we must win, work without end, become owner, make money, and contribute. In this frantic race towards the end,
some flounder, become followers of the Lose, leave their work, and forget the money and external appearances of success.
At end of the cliff and without the objective of profitability, they begin to read, to create, to live differently, to live merely.

*

Como cada año la Brigada de las Imágenes (Brigade des Images) lanza una candidatura temática. El propósito es dejar la sala abierta a todos los videastas, cineastas y artistas.
Los temas tratados tocan la realidad actual sin por eso perderse en ella. Este año el tema es el "Fracaso" que parece evidente tanto como los símbolos de Éxito,
Poder y Dinero que funcionan como la cola de Mickey en un juego de niños, donde hay que atraparla para ganar una vuelta gratis.

Sin embargo parece legitimo preguntarse :¿Para qué?

En respuesta, películas más o menos cortas, generalmente divertidas, como si " la ironía es lo que queda al Hombre cuando no le queda nada más » Alexandre Soljenitsyne
En la orilla del Fracaso, pescamos el tiempo que pasa. El Fracaso es un rio de corrientes profundas que nos arrastra hacia riberas inciertas, imprevisibles.
Ahí, uno puede ver Ofelia y todo lo que la angustia guarda, pero también a esos que se inspiraron de sus derrotas, con lo que a veces jugaron,
hasta el punto de provocarlo y se ornaron de sus fracasos que el éxito aisla.
Siempre nos dijeron que hay que ganar, trabajar sin parar, ser propietario, ganar dinero, economizar.
En esa carrera sin freno hacia una finalidad, algunos resisten, se vuelven adeptos del Fracaso, dejan sus trabajos, olvidan el dinero y las apariencias exteriores de éxito.
Cerca del muro y sin objetivo de ganancia, esos algunos se ponen a leer, a creer, a vivir de otra manera,simplemente a vivir.

PROGRAMMATION

Pierre Merejkowsky, Casting, 10’53, 2004 (France)
Le film casting a été réalisé pendant l'expérience  de la télévision nationale associative du tiers secteur Zalea Télévision.
La personne qui a produit ce film,  en convoquant dans le couloir et en filmant les comédiens apprentis du Cours Florent travaillait pour un célèbre média
et avant de disparaître elle m'a demandé de ne pas citer son nom. Je crois savoir que cette personne a ouvert un restaurant dans le Lubéron.
The casting film was made during the experience of the national television association of the third sector Zalea Television.
The person who produced this film, by filming, summoning the actor apprentices of Cours Florent worked for a famous media
and before disappearing asked me not to mention his name. I think I know that this person opened a restaurant in the Lubéron.


Alexei Dmitriev, In Between Takes, 7’20, 2017 (Russie)
Donnez un poisson à un homme et vous le nourrissez pendant une journée. Donnez une caméra à un homme et vous aurez un film dans vingt ans.
Inspiré par les incroyables incompétences de mon père en matière de caméra, j’ai appliqué la mécanique des images trouvées aux archives familiales et (enfin!) réalisé un film personnel.
Give a man a fish, and you feed him for a day. Give a man a video camera, and you will have a film in twenty years. Inspired by my dad’s amazing camera skills,
I applied found footage mechanics to family archive and (finally!) made a personal film.


Ana Apostolska, Le loup et la baguette magique, 2'40, 2019 (France)
Des enfants discutent entre eux en fabriquant une baguette magique.
Kids talk to each other while they make a magic wand.

Karine Portal, Encore une fois le texte défait tout, 30’’, 2015 (France)
Encore une fois le texte défait tout
The text undoes everything again.

Émilie Moutsis, J’aimerais bien savoir renoncer, 12’49, 2017 (France)
Un film réalisé lors d'une performance pirate à la fiac, qui est précisément pensé comme un questionnement à propos des artistes qui n'entrent pas dans la lumière...
« Figurant à la fois comme inspiratrice et plein maîtresse de l'action, son apparition revêt un caractère double (présente puis apparaissant) dans une action coup de cœur ;
car il s'agit là d'une déclaration. Symboliquement puissante et incarnée, l'artiste est l'épicentre, le cœur ouvert de l'action là où tout se noue, tout se joue ». Klaus Felitz
This movie was made during a pirate performance on the Fiac, which is precisely thought of as a questioning about artists who dont enter in the light…
« At the same time appearing as main inspiration and mistress of the action, her appearance appear to be double (present and then appearing) in an 'action coup de cœur' ';
because this is about a statement. Symbolically powerful and incarnated, the artist is the epicenter, the open heart of the action where everything is tied, everything is played out ». Klaus Felitz


Nancy Wyllie, Inquest, 3’03, 2019 (USA)
Un rêve hante le premier chapitre de la Genèse où la mémoire et les traumatismes se manifestent dans des lieux sacrés qui ne donnent pas de répit aux agressions du corps et de l'esprit.
A haunting dream state points to the first chapter of Genesis where memory and trauma manifest in hallowed places that no longer provide respite from assault on body and mind.

Olivier Bribri, Jouer ave la douleur, 4’12, 2018 (France)
« Jouer avec sa douleur » vient d’un morceau hardcore qui parle bien de cette attitude folle qui vire au sadomasochisme…tel un tatouage où l’on souffre mais pour être beau !
"Play with his pain" has just been a hardcore piece that speaks well of this crazy attitude that turns into sadomasochism ... like a tattoo where you suffer but to be beautiful!

Fanny Gosse, Carnaval, 40’, 2018 (France)
« Carnaval » est une courte vidéo, d’à peine 1 minute, tirée de la série « [...] d’une vie ordinaire », elle-même composée d’une cinquantaine de vidéos, toutes filmées de la même manière :
plan fixe et sous-titres. Elle pourrait s’apparenter à une sorte de journal intime et propose un regard décalé, parfois ironique ou auto dérisoire sur des scénettes de la vie quotidienne.
Une façon de rendre un peu signifiant, ou poétique, ou plus drôle ce qui pourrait ne pas l’être au premier abord. 
« Carnaval » is a short 1 minute’s vidéo from “[...] d’une vie ordinaire” series which is composed of 50 videos all captured in the same way : static shot and subtitles.
It’s like a kind of diary and offers a different view, sometimes ironic or self-deprecating on everyday life banalities. A way to make meaningful, or poetic,
or funniest the little things and simples instants of life.


Fernando Martín Borlán, Iceberg Nations, 4’20, 2019 (Espagne)
Les nations ont une nature liquide et éphémère, mais qu’est-ce qu’une nation?
Nations are liquid and ephemeral but, what is a nation?

Boris du Boullay, Comment je me suis suicidé au travail, 8’20, 2012 (France)
Comment je me suis suicidé au travail est une nouvelle tentative de comprendre quelque chose à quelque chose en partant d'Alain Cavalier pour arriver à Dave en passant par c'est qui les plus forts c'est les Verts.
Si j'avais compris quelque chose à quelque chose, peut-être aurais-je trouvé un vrai métier. Ou au moins, aurais-je pu répondre à cette lancinante question : "mais qu’est-ce que je fous là ?"
How I committed suicide at work is a new attempt to understand something to something from Alain Cavalier to Dave, without forgetting that Saint Etienne Football Club is the best.
If I had understood something to something, maybe I would have found a real job. Or at least I could have answered that nagging question: "But what the hell am I doing here?"


Thierry Théolier & Laurent Carlier, Corporate Prayer, 5’, 2013 (France)
Thierry Théolier produit dans son antre, un projet sonore intitulé 2000 WTF en cinq actes qui contient notamment le titre Corporate Prayer. A noter qu'en été 2008,
il a organisé Le Festival de la loose qu'il a déclaré, à sa clôture comme « permanent ». Depuis cinq ans, tous les vendredis midi, il convie des dudes et dudesses à partager un couscous.
Thierry Théolier produces in his lair, a sound project entitled 2000 WTF in five acts which contains the title Corporate Prayer. It should be noted that in summer 2008,
he organized The Loose Festival which he declared, at its closing as "permanent". For five years, every Friday noon, he invites ducks and duchess to share a couscous.